Cinémascope


Il est allongé, les yeux mi-clos, les jambes écartées. Le silence n’est troublé que par l’admirable musique des petits bruits de succion s’échappant de mes lèvres humides. Puis, viennent de jolis « oui » jaillissant comme des sanglots de sa bouche entrouverte. Je finis par adopter la cadence de ses « oui ». Cette douce stimulation m’expédie très loin, hors du Monde. Nous entrons tous les deux dans une danse brutale dont on sait qu’elle ne s’achèvera que dans une formidable explosion. Une danse ancestrale et magique qui réunit les peuples, les unit pour le pire et le meilleur. Je suis maintenant poupée mécanique qui baisse et remonte la tête comme une automate. Le monde extérieur disparaît. Il se dissous dans la chaleur de la pièce et celle de nos corps. Son membre grossit encore dans ma bouche, ses vaisseaux sanguins sont si gonflés qu’il me suffirait de les mordiller pour qu’ils éclatent dans ma gorge. La respiration me manque ; pourtant, j’accélère encore mon va et vient. Son corps tout entier se raidit, ses muscles deviennent aussi brûlants et durs que des pierres attaquées par le soleil. Les râles ont remplacés les « oui ». Ils sont plus rauques, plus sauvages,et ils me font l’effet d’une volée de coups de fouet ! Je sais que sa libération est proche ! Sa bite va exploser tout entière dans ma gorge ! J’attends ma récompense...Je veux qu’il m’inonde de foutre brûlant, qu’il me maquille de sperme… J’attends…. J’attends... C’est maintenant.
Et j’ouvre les yeux!
Plus aucun « oui », plus de soupirs, seulement la sonnerie stridente d’un fichu réveil !
Même s’il on ne peut pas dire que j’exerce un travail ( je vois plutôt cela comme une activité réjouissante) ce soir-là, j’étais bien obligé de convenir que je me serai bien installée de nouveau dans mon rêve. Mais, j’avais un rendez-vous et j’essaie de ne jamais être en retard. A y repenser, ce rendez-vous avait un petit rapport avec les rêves, puisque nous allons parler de fantasmes.
Lorsqu’il s’agit de fantasmes, je crois que l’imagination de l’homme (ou de la femme) est inépuisable. La victime d’une obsession, d’une addiction si terrible qu’elle ne peut se satisfaire de l’austère et monotone réalité, ne cesse de rechercher par tout les moyens l’apaisement, le calme et la sérénité, en tentant de réaliser son fameux fantasme. Le grand paradoxe de la chose, c’est qu’une fois le fantasme assouvi, un autre vient illico prendre la place laissée vacante par son petit copain . C’est ainsi ! Vous savez évidemment de quoi je parle.
Ne vous inquiétez pas , amis lecteurs, je ne vais pas me lancer dans une étude approfondie et une longue énumération des principaux fantasmes répertoriés : ( la douce jouissance de porter des couches de bébé ou celle, non moins jouissive, probablement, de se masturber frénétiquement au-dessus du portrait d’une star de cinéma.) Pourtant, si vous avez suivi mes récits depuis le début de nos aventures communes, vous savez déjà que je pourrais écrire un recueil assez « croustillant » sur la chose ! Le fantasme dont je voudrais vous parler dans cette histoire c’est le voyeurisme. Qui d’entre nous n’a jamais percé un petit trou, enfant, dans une cloison pour lorgner en catimini une tante invitée pour le week-end ou une copine de sa mère prenant une douche ?
L’ami que je devais rencontrer ce soir-là, a depuis longtemps quitté la douce période de l’enfance. Pourtant, il poursuit inlassablement ce petit jeu, même si sa technique est aujourd’hui beaucoup plus élaborée, comme vous allez pouvoir en juger par vous-mêmes.
Dans ma petite valise (oui, une valise car je devais passer le week-end chez cet ami) je pliai avec soin ma tenue de femme de chambre( robe noire et petit tablier blanc ) mes sous-vêtements et glissai mes escarpins. Femme de chambre parce que l’ami en question dirige un hôtel proche de la forêt de Rambouillet. C’est un hôtel assez chic et généralement, je ne me fais pas prier pour allez lui rendre visite. Entre nos « ébats » je profite comme il se doit des installations et du restaurant gastronomique (j’ai deviné que le chef avait un petit faible pour moi, mais çà, c’est un autre histoire.)
Je sortais de la gare du R.E.R à la nuit tombée . J’étais seule sur le petit parking et les bourrasques d’un vent glacial me poussèrent en direction de la voiture de l’hôtel. Le chauffeur m’accueillit avec un petit sourire de connivence. Un sourire qui voulait dire : « je sais ce que tu viens faire ici, ma belle. Et crois-moi que j’aimerai bien être de la fête ! » Je l’abandonnai à ses fantasmes et m’emmitouflai un peu plus dans mon manteau.Un petit quart d’heure plus tard, la voiture remontait l’allée bordée d’arbres qui menait à l’hôtel. Je m’engouffrai par la porte de service et filai jusqu’au bureau du directeur. Un bureau qui ressemblait plus à un boudoir qu’à un lieu de travail. Le directeur était installé au plus profond d’un grand fauteuil de cuir et, face à lui, deux hommes se partageait le canapé. Ils se levèrent tous à mon entrée dans la pièce. Je compris illico qu’ils étaient très très excités. Le visage rouge, les gestes nerveux, on les aurait pris pour un groupe de scientifiques passionnés venus observer une aurore boréale ! C’est le directeur qui prit la parole le premier. J’eus beaucoup de mal à comprendre son récit : des mots lâchés par saccade, des soupirs, et puis des adjectifs inconnus qui s’entrechoquaient !
Une proie magnifique est prise dans nos filet. Impensable ! Inespéré  ! Pensez-vous, s’il on m’avait dit hier que X viendrait passer la nuit dans mon hôtel !
Je lui demandai de confirmer le nom que je venais de déchiffrer.
Oui , c’est bien elle ! Alors, je lui notre donné notre chambre ! La chambre !Vous vous rendez compte de l’opportunité qui s’offre à nous. Une occasion pareille ne se présente qu’une fois dans sa vie !
Les deux autres se contentaient de hocher la tête en cadence.
C’est pour çà que j’ai tout de suite pensé à vous, ma chère. Ce soir, il va falloir vous montrer à la hauteur de l’événement. Mais, je n’ai pas de doute, je connais vos remarquables capacité d’improvisation.
-Humm… Je vais essayer. Mais, face à une comédienne chevronnée…
-Vous serez parfaite, parfaite ! Je n’en doute pas.
(Hochements de tête des deux toutous)
Et le voilà qui se met à tourner dans la pièce comme un lion en cage.
-Quand je pense que la petite sotte de la réception allait lui dire que nous étions complet ! Heureusement que je suis arrivé à temps. Un miracle, je vous dis, un vrai miracle.
On frappa à la porte. Le directeur râla un « oui » .
Un valet du genre Nestor de Moulinsart se présenta, déposa une petite valise et après un demi-tour réglementaire, disparut.
-Ah ! Bien ! Voici nos affaires, dit le directeur en se précipitant sur la valise.
Il la déposa sur le bureau et ses deux complices vinrent se presser contre lui. Je ne fus pas étonnée de les voir sortir une « panoplie » complète de soubrette. Je remarquai aussi qu’un des deux sbires s’attardait sur le porte-jarretelles noir, le pressant dans ses mains, pendant que son camarade de jeu s’occupait de la petite culotte en dentelle, dont il humait l’odeur comme celle d’une fleur rare.
-C’est à vous de jouer. Fit le directeur en tournant son visage rouge d’excitation vers moi.
Prenant conscience que le jeu venait de débuter, je m’emparai de la valise, la posai sur le canapé et toisai le trio.
Il ne manquait qu’une petite musique d’ambiance pour accompagner cet habillage. Mes affaires à peine éparpillées sur la moquette du bureau que les trois hommes étaient déjà au bord de l’apoplexie ! Je pris soin de me vêtir très lentement, histoire de leur faire profiter au maximum du spectacle. Enfin, la soubrette fut prête à faire son travail. Je jugeai que mes « employeurs » étaient très satisfaits de leur recrue, en découvrant les bosses qui déformaient leurs pantalons. Le directeur reprit ses esprits en premier.
-Bon, allons voir notre vedette !
Nous nous retrouvâmes dans une des chambres classique de l’hôtel. Mais, je savais fort bien qu’elle n’était pas si classique que cela ! L’aménagement pouvait être considéré comme de premier ordre et d’une sophistication extrême. De grands fauteuils faisaient face à une glace sans tain ( A cet instant l’image était totalement noire) et une table basse supportait un nombre incalculable de bouteilles d’alcool et de petits fours salé et sucré. Nous étions plongés dans la pénombre, pourtant, dans le coin opposé de la chambre, on pouvait apercevoir une large salle de bains. Le directeur bredouilla quelques mots dans son portable et le fourra dans sa poche.
-Le timing est bon, nous dit-il en laissant apparaître un petit sourire vicieux sur son visage courroucé. Elle vient de terminer son repas. Nous n’avons plus longtemps à attendre.
Les deux autres se frottèrent les mains en gloussant.
Nous nous installâmes dans les fauteuils. Le directeur m’offrit une coupe de champagne.
-J’espère que vous n’avez pas le trac, au moins ?
-Si, un peu.
- Allons, allons. Vous avez joué des situations plus extraordinaires que celle-ci, j’en suis sûr.
-Peut-être, mais jamais avec une professionnelle !
Les trois jouèrent aussitôt les imprésarios attentionnés. Le directeur m’embrassa les mains, un autre me conseilla de bien respirer, pendant que son copain laissait vagabonder sa main sur ma cuisse. La lumière qui s’alluma dans la pièce adjacente nous fit tous les trois sursauter ! L’image était magnifique, un vrai film en cinémascope ! Nous ne perdions pas un mètre carré de la chambre voisine. Je me souviens avoir tout de suite remarqué que Le lit était un des plus grand que j’ai jamais vu. Assez grand pour des défilés, des parades !
Notre proie traversa la pièce avec un déhanchement qui fit frissonner les quatre spectateurs. Le directeur la suivit des yeux – je devrais plutôt dire la dévora des yeux. Je suis persuadée que les images qu’il avait en tête à ce moment-là auraient fait rougir un congrès de pornographes réuni en assemblée extraordinaire.
Elle n’avait pas l’air « réelle ». La trentaine éclatante, brune, très grande, cheveux longs et bouclés dans le dos, l’oeil immense et profond, lèvres siliconées, mais pas par un chirurgien, par la nature.. A peine avait-elle ouvert sa porte qu’elle pivotait sur elle même. De dos, moulée dans un pantalon de cuir noir. Le cuir lustré tendu au point de déchirure. Je ne voyais que son cul, courbe, renflé, fendu, bombé. Un cul merveilleusement proportionné. Un cul de grand écran, un cul de dimanche soir sur TF1,un cul pour tout public.
(A suivre)
发布者 Damemature
6 年 前
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soienoire33
hummm j adore ta façon d ecrire si c est toi l auteur(e) de ces mots délicieux qui sonnent comme des caresses.. mercii de ce doux cadeaux… kisss soyeux
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fycusdore
fycusdore 6 年 前
quel beau debut....
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